Comment faire un tuteur en sphaigne pour Monstera, Philodendron ? Le guide

IMG 20220328 192335 01 01 1

Envie de décorer votre intérieur avec des plantes vertes grimpantes, mais vous avez peur d’oublier de les arroser et de les voir mourir ? La solution peut être aussi simple que le tuteur sphaigne !

La sphaigne est une mousse naturelle qui offre une multitude d’avantages, tant pour les plantes que pour l’environnement. Contrairement à la fibre de coco qu’on retrouve généralement dans la confection des tuteurs classiques, la sphaigne a un très grand pouvoir de rétention d’humidité : en plus d’être naturelle (et jolie !), elle va apporter à vos plantes grimpantes l’environnement humide nécessaire pour se développer. Les feuilles de votre plante seront aussi plus grandes grâce à l’humidité ambiante.

Le tuteur sphaigne est l’allié idéal des philodendrons, monstera, pothos, anthurium, mais aussi des syngonium nécessitant une humidité élevée et ayant des racines aériennes. On retrouve ce type de tuteur chez les “éleveurs” de plantes les plus connus, et on comprend vite pourquoi !

Tuto DIY : comment fabriquer un tuteur en mousse de sphaigne pour Monstera et autres plantes grimpantes ?

Matériel nécessaire

Pour réaliser le tuteur en mousse naturelle, il vous faut quelques matériels qu’on trouve pour la plupart dans un magasin de bricolage :

  • De la sphaigne (vivante ou sèche)
  • Un grand saladier ou seau
  • Un rouleau de grillage plastique (ou métallique, mais il sera moins maniable)
  • Une pince coupe-fil
  • Un tuteur en bambou, ou un tube fin
  • Des serre-câbles plastique ou des fils en métal
  • De la ficelle ou des élastiques

Etape 1 : couper le tuteur bambou

La tige en bambou est le centre du tuteur sphaigne. Selon la longueur de votre grillage et du tuteur souhaité, coupez votre tige en bambou de façon à ce quelle dépasse de quelques centimètres du grillage : cette extrémité sera plantée plus tard dans le terreau.

La tige permet d’avoir une structure bien droite pour votre tuteur.

Etape 2 : couper le grillage

IMG 20220328 191723 01 1

Le grillage complète la structure du tuteur. Coupez-le sur la longueur souhaitée, pour un tuteur au diamètre plus ou moins large. Le grillage plastique est plus facilement maniable et donne un rendu plus arrondi, je le préfère au grillage métallique.

Placez la tige en bambou au centre du grillage en laissant bien dépasser une extrémité, et roulez le grillage en cylindre pour avoir un aperçu du rendu si la longueur vous convient.

IMG 20220328 191939 01 1

Etape 3 : humidifier la sphaigne et la positionner

24685612586 908caf9759 c

Si votre sphaigne est sèche, humidifiez-la dans un grand saladier ou seau. Une fois bien humide, disposez la mousse sphaigne tout autour de la tige en bambou, jusqu’à remplir complètement le grillage.

Etape 4 : fermer le grillage en cylindre

IMG 20220328 192335 01 01 1

Une fois la sphaigne bien étalée autour de la tige, refermez le grillage sur lui-même en formant un cylindre grâce aux serre-câbles ou à du fil de fer fin. Si vous voyez qu’à cette étape le tuteur manque de sphaigne, il ne faut pas hésiter à en rajouter par le haut pour bien la tasser (la rétention d’humidité sera meilleure par la suite). Vous pouvez utiliser une autre tige en bambou pour pousser la sphaigne par le haut.

Etape 5 : placer le tuteur dans le pot

Le tuteur sphaigne est prêt ! Il ne reste plus qu’à le positionner au centre et au fond du pot et de disposer votre plante, en veillant à ne pas casser ses racines. Tassez bien le terreau pour que le tuteur soit droit et stable.

Etape 6 : attacher la plante (monstera, philodendron, pothos grimpants…) au tuteur sphaigne

IMG 20220328 192416 01 01 1
On peut aussi utiliser ces attaches en fer qu’on trouve un peu partout !

Pour maximiser les bénéfices du tuteur, il faut fixer la plante grimpante au plus près de celui-ci. Pour cela, utilisez des élastiques souples ou de la ficelle, l’idée est que les micro racines aériennes soient au plus près de la sphaigne pour s’y enraciner.

Et voilà ! Pour que la sphaigne ne s’assèche pas trop vite, il est conseillé d’humidifier le tuteur une fois tous les 2 jours selon votre humidité ambiante. Au fur et à mesure, la plante grandira et viendra s’enraciner à l’intérieur de la sphaigne, attirée par l’humidité de la mousse. Les feuilles seront plus grosses, plus vigoureuses et plus belles !

Personnellement, j’utilise ce type de tuteur sur mon Monstera Peru, mon Philodendron Verrucosum et mon Monstera Standleyana 😉

Humidification du tuteur sphaigne : attention au sur-arrosage de la plante !

Le tuteur en mousse de sphaigne peut rester humide environ 3-5 jours selon le taux d’humidité de votre intérieur. Si vous constatez que la sphaigne sèche trop vite, vous pouvez rajouter de la sphaigne dans le tuteur en tassant bien : elle retiendra plus longtemps l’humidité. Il faut savoir que la sphaigne sèche (morte) est déperlante : il faut bien humidifier le tuteur avec un spray avant de l’arroser, au risque de voir toute l’eau tomber à côté et noyer la plante.

Pour ne pas risquer de noyer la plante, je vous conseille de n’arroser que le tuteur et de ne plus arroser le terreau : l’eau s’écoule naturellement le long du tuteur et humidifie déjà le substrat. L’idéal est d’adapter le substrat pour les plantes qui ont un tuteur de mousse : un substrat aéré et très drainant permet d’éviter le sur-arrosage dû à l’arrosage fréquent du tuteur. Les plantes qui n’ont pas de tuteur sphaigne peuvent quant à elles avoir un terreau plus compact qui retient mieux l’humidité.

Qu’est-ce que la sphaigne ?

49408776746 fba1cc384c c
Sphaigne – Crédits photo : Olive Titus, Flickr

La sphaigne – ou sphagnum – est peu connue au jardin, malgré sa grande utilité. La sphaigne est une mousse végétale vivante qu’on trouve en surface des tourbières. Il en existe une multitude d’espèces, leur apparence est toute autant différente que fascinante. Quand elle pousse en tourbière, sa partie immergée se dégrade et forme ce qu’on appelle la tourbe blonde. Seule la partie supérieure de la sphaigne se développe, c’est cette partie que les jardiniers utilisent, et que l’on va utiliser dans ce tuto.

Les avantages de la sphaigne

La sphaigne a une grande capacité d’absorption d’eau, jusqu’à 20 fois son poids – une sorte d’éponge naturelle. Une fois sèche et morte, elle peut être réhumidifiée et conserve ainsi toutes ses propriétés de rétention d’eau. Mélangée à du terreau ou déposée en surface, elle permet de réduire les arrosages et protège la plante de la déshydratation.

Cette mousse se compacte facilement : une grande quantité peut être transportée dans un petit sac refermable !

La sphaigne stimule le développement racinaire : c’est pourquoi on l’utilise généralement pour les boutures, ou même pour faire raciner des tronçons que l’on pensait jeter. Lors d’une bouture, la sphaigne est une excellente transition avant le passage de la plante dans du terreau.

Pourquoi choisir un tuteur sphaigne plutôt qu’un tuteur en fibre de coco pour ses plantes d’intérieur ?

tuteur coco
Tuteur en fibre de coco

Les tuteurs en fibre de coco sont très répandus en jardinerie. Pourtant, ce matériau est très moyen pour garder de belles plantes grimpantes :

  • Premièrement, il ne retient pas l’eau. Il est d’ailleurs presque hydrofuge à son contact.
  • En l’absence d’humidité, les racines aériennes des plantes ne s’enracinent pas sur le tuteur et ne s’y fixent pas. Des attaches sont alors obligatoires si l’on ne veut pas voir sa plante tomber à côté !
  • Comme il reste plus souvent sec, le tuteur en fibre de coco est aussi plus propice à une invasion d’araignées rouges, attirées par les environnements secs

Bref, le tuteur coco peut dépanner si vous n’avez pas de sphaigne, mais je vous conseille vivement de passer à la sphaigne. On en trouve de la vivante sur les sites de petites annonces ou auprès des jardiniers.

D’ailleurs, il est très facile de cultiver sa propre sphaigne pour disposer d’une ressource illimitée : on vous dit tout sur la culture de la sphaigne !

Passionné de plantes et en particulier de plantes d'intérieur, Green Cyc écrit des articles sur l'entretien des végétaux à partir de ses lectures, mais surtout de ses expériences personnelles.
Heureux possesseur d'une collection comptant près d'une cinquantaine de plantes d'intérieur et d'extérieur, communes et rares, il reste toujours à la recherche de nouvelles curiosités végétales !
Green Cyc'

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

11 réflexions sur “Comment faire un tuteur en sphaigne pour Monstera, Philodendron ? Le guide”

  1. Bonjour,
    J’avais effectivement déjà vu cette solution, de toute évidence plus efficace que le tuteur en fibres coco, mais je m’interroge: comment ça se passe quand la plante grandit ? Ma Monstera deliciosa est encore petite, mais je vais devoir lui mettre un tuteur lors du prochain rempotage. Sauf que son pot ne sera pas encore très gros et je ne peux pas lui mettre un tuteur énorme. A quel point la plante s’enracine-t-elle dans le tuteur en mousse de sphaigne ? Est-ce qu’il faut par la suite rempoter la plante et le tuteur ensemble et donc tout de suite prévoir un grand tuteur ?
    Désolée pour toutes ces questions ! ^^

    1. Bonjour ! C’est assez simple de prolonger un tuteur 🙂 Vous pouvez découper un nouveau rouleau du même diamètre et un peu plus long, et le “greffer” sur l’ancien pour le prolonger avec des serre-câbles ou autres attaches. Je vous conseille de ne pas trop attendre lorsque la plante grandit beaucoup et dépasse le tuteur, car la tige peut plier et casser sous son poids.
      Pour ce qui est de la taille, un tuteur plus large facilite la rétention d’humidité : un tuteur fin et petit va vite s’assécher et vous devrez l’arroser plus souvent. Les racines font leur chemin dans tout le tuteur sans souci !
      Pas besoin de prévoir un énorme tuteur dès le début, car il va accumuler trop d’humidité, ce qui sera disproportionné par rapport à la taille de la plante. Vous pouvez prévoir un tuteur moitié plus haut que la hauteur de la tige de votre plante pour être tranquille 😉

      1. Bonjour !
        Merci pour ces réponses, je viens seulement de les voir !
        Je vais donc me lancer ainsi, je verrai bien ce que ça donne : j’espère que ma Monstera appréciera !
        Quant aux dimensions du tuteur, j’essayerai de trouver un bon compromis !
        Encore merci pour toutes ces précisions ! Bonne soirée !

  2. Bonjour, merci pour toutes ces informations qui m’ont convaincue d’acheter un tuteur en sphaigne pour ma monstera deliciosa.
    Je l’ai installé dans le pot mais le soucis c’est que je n’arrive pas à guider ma plante sur ce tuteur. Les tiges et les racines aériennes sont très rigides et j’ai peur de les casser en essayant de les mettre en contact avec le tuteur. Je pourrais choisir de ne fixer que les tiges les plus fines en espérant que ma plante se mette à escalader le tuteur mais j’ai l’impression que ces tiges-là n’évoluent pas beaucoup. En effet, la plante développe régulièrement de nouvelles feuilles et racines mais à partir de tiges déjà très épaisses et rigides. Elles se développent à une vitesse assez impressionnante d’ailleurs mais dans la direction opposée au tuteur (en sortant du pot) et je n’arrive pas à les rapprocher du tuteur. Si vous avez des conseils / idées, je suis preneuse ! Merci d’avance

    1. Bonjour Marion, effectivement les racines aériennes sont plutôt fragiles, mais on peut les “modeler” doucement en s’y prenant sur toute la longueur de la racine. C’est normal si la “peau” de la racine est craquelée à ce moment, par contre il ne faut pas forcer plus.
      Le plus simple reste de rapprocher au maximum la tige principale de votre Monstera contre le tuteur avec des petits fils en plastique et fer, les racines aériennes détectent ensuite l’humidité du tuteur et vont chercher à s’en rapprocher toutes seules au fil du temps, et vous pourrez enfin attacher les racines petit à petit contre le tuteur. Il faut savoir que les racines aériennes produisent plusieurs mini racines qui vont servir d’accroche naturelle contre le tuteur, la racine principale reste en générale enroulée autour du tuteur.
      Le must est si vous disposez d’une serre : les racines aériennes vont se développer beaucoup plus rapidement avec l’humidité ambiance et aller toutes seules dans le tuteur, c’est ce que je fais pour mes philodendrons ou monsteras de plus petite taille et il n’y a quasiment pas besoin de guider les racines vers le tuteur !

  3. Bonjour merci pour ses info. Si j’ai bien compris le tuteur doit faire la moitié de la hauteur de la tige principale ( et non pas la plante entière?) et pour arroser on arrose directement en haut du tuteur une fois par semaine? A peu près combien d’eau, 1L? Merci

    1. Bonjour ! Je vous conseille de prévoir le double en hauteur de la tige principale, car votre plante va rapidement grimper et cela évitera de devoir prolonger le tuteur peu de temps après. Il faut bien arroser le haut du tuteur et pas le terreau, jusqu’à que le tuteur ait un effet “spongieux” quand vous le pressez (il ne doit pas craquer comme quand il est sec) 🙂

  4. bonjour, je me permets de signaler que les sphaignes sont mousses rares qui poussent dans des milieux bien particuliers et menacés… plutôt que d’encourager la destruction de tourbières et de zones humides en achetant des sphaignes en jardinerie, il vaut donc mieux explorer les alternatives permettant de faire pousser de belles plantes d’intérieur sans détruire les belles plantes sauvages d’extérieur 🙂
    (à titre de retour personnel, ma monstera pousse sur un tuteur en bois mort et s’en porte très bien)